Comment partager des photos et vidéos entre les différents sites associés ?

Photo droits pexelsAvec le développement de la communication numérique, l’usage des photos dans les supports de communication d’Église s’est largement développé. Que ce soit pour illustrer la revue diocésaine, les tracts ou encore le site internet, les photos sont devenues indispensables pour rendre nos documents « appelants ». Les paroisses comptent notamment sur les services de la communication pour se procurer des photos d’événements diocésains.

• Dans cette dynamique de communication, comment alors proposer des images de qualité tout en maîtrisant son budget ? Comment stocker ces images et les partager ?
• Dans le même registre, quelle place pour la gestion des vidéos dans nos moyens de communication diocésains ?
Comment se procurer des photos ?

Il existe plusieurs façons d’acquérir des photos.

1. Les banques d’images professionnelles

La première et la plus onéreuse consiste à acheter des photos sur des fonds spécialisés, par exemple auprès de Ciric, de Godong ou bien de esprit-photo, ou bien sur des banques d’image. Les tarifs dépendront de l’usage fait de la photo : première de couverture d’une revue diocésaine, X exemplaires de tracts ou encore bandeau de site internet. L’achat de cette photo sera à usage unique, elle ne pourra pas être conservée pour un usage futur. Cela est cependant à vérifier auprès du prestataire qui sera choisi.

D’autres banques d’images existent, généralistes, qui proposent soit des photographies à l’achat soit des photographies en usage libre, sous licence Creative Commons par exemple. Ces sites, par exemple fotalia, ont chacun leurs règles d’usage définies par le photographe qui y partagent ses réalisations.

Exemples de banques d’images, en français :
https://commons.wikimedia.org/wiki/Accueil : gratuit
http://foter.com/ : gratuit mais de qualité inégale
http://www.istockphoto.com : tarif très accessible
http://fr.fotolia.com/ : tarif très accessible

Quelques exemples de sites utiles utilisant les licences Creative Commons, en anglais :

http://www.morguefile.com/
http://photopin.com/
http://www.everystockphoto.com/
http://commons.wikimedia.org/wiki/Main_Page
http://wordpress.org/plugins/free-stock-photos-foter/

2. Les photographes amateurs présents sur un événement

Une deuxième solution est de compter sur les photographes présents lors d’événements qui fourniront gracieusement leurs clichés. Cela suppose d’être présent et d’entrer en contact avec ces personnes. L’aspect spontané d’une telle organisation peut parfois gêner la bonne transmission des photos.

Testé par le diocèse de Lyon, dans le train de retour d’un pèlerinage diocésain à Rome, certaines photos étaient finalement dans une définition trop basse pour en faire un usage adéquat et dans l’instant les contacts email des personnes n’ont pas été pris.

3. Les photographes bénévoles dépêchés expressément sur un événement

Une troisième solution est de dépêcher des photographes volontaires sur les événements que l’on souhaite couvrir.

A Lyon, un appel à bénévolat ponctuel a été lancé. Il a permis de recruter des photographes amateurs et professionnels qui couvrent selon leurs disponibilités les événements diocésains. Cette formule permet d’avoir un groupe d’une dizaine de photographes, qui peuvent donc aussi choisir de participer à tel ou tel événement selon leur intérêt propre. Après avoir couvert un événement, le photographe fait parvenir par email, clé USB, DVD ou transfert numérique, sa sélection de photos.

Pour les photographies à usage courant dans l’Église (mariage, baptême, célébration, paysage, prière, statue, croix…) il est possible soit de faire des commandes à des photographes bénévoles soit d’acheter en ligne ces photos.Il est également envisageable de proposer des concours photos à vos diocésains, dans le cadre d’une année thématique par exemple, pour enrichir votre fonds iconographique.

Il est à noter qu’il existe un droit à l’image, notamment que les photos d’enfants ne sont pas à utiliser sans le consentement des parents.

2 : Droit à l’image

Comment partager les photos ainsi collectées ?

La gestion de photographies s’apparente à une gestion documentaire, il existe donc au niveau professionnel des logiciels de gestion de photothèque. Ces logiciels professionnels sont souvent très onéreux pour l’utilisation qu’en ferait un diocèse.
Il existe cependant des solutions alternatives, comme le logiciel Lightroom d’Adobe (environ 150€ par an en version grand public), qui permet à la fois de stocker, de retoucher et de partager ses photos. Idem pour la solution desktop de Picasa proposée gratuitement par Google.

L’accès se fera soit uniquement sur un poste de travail dédié (version client) et la consultation/sélection par des tiers aura lieu sur rendez-vous ou via des demandes par mél ; soit via des connexions web à distance (version web), où les tiers pourront eux-mêmes réaliser leur sélection. Ces logiciels étant modulables, il est par exemple possible que la personne fasse sa sélection et qu’ensuite le responsable de la photothèque lui fournisse les images recherchées en haute définition.

Comme pour tout choix de logiciel il convient de mesurer les risques et opportunités.

Par exemple le choix d’un logiciel propriétaire peut être, à terme, un problème pour la pérennité du système de photothèque (si par exemple il n’est pas possible de convertir des archives), idem pour le choix du format des images, évolutif ou non.
D’autres solutions en ligne existent pour partager des albums photos, par exemple Flickr ou Picasa en version web. L’accès se fera alors soit en mode public soit en mode privé. Les photos seront ou non en haute définition. Tout cela est à déterminer
en fonction de l’usage que vous souhaitez en faire.

A noter, des outils comme Flickr ou Picasa peuvent être utiles pour partager au plus grand nombre des photos de référence (portrait de l’évêque, événements diocésains, photos thématiques…). Cela permet de fournir des photos sélectionnées, par
exemple aux journalistes ou pour les journaux paroissiaux, et limite ainsi l’usage de photos de mauvaise qualité.

Dans tous les cas, il convient de bien maîtriser les photos ainsi mises en ligne, en garantissant le respect de l’auteur par l’insertion d’un crédit photo, en s’assurant que l’ensemble des photos respecte le droit à l’image… Dans le cadre d’un appel à des photographes bénévoles il est bon de pouvoir « tracer » l’usage fait des photos, afin de faire un retour à leurs auteurs (copies des éditions papier, lien vers les galeries…). Cela participe de la reconnaissance du travail accompli et aussi à son respect.

Remarque: l’usage d’un logiciel permettant de classer les photos par thèmes, années, crédits photos, personnes… facilite la recherche, surtout lorsque les photos ont un caractère d’archives diocésaines, comme c’est souvent le cas. Il faudra bien,
par exemple, pouvoir dans 10 ans fournir les photos de la consécration épiscopale de l’évêque d’alors. Les photos sont à la fois des archives vivantes, utilisées dans l’instant, et des archives mortes, qui font mémoire des grands événements de la vie diocésaine. Ces 2 aspects sont à respecter dans la mise en place d’une organisation du fonds iconographique.

  • Mutualisation :  l’expérience d’une photothèque inter-provinciale et le projet du diocèse d’Avignon

Expérience d’une photothèque commune entre les provinces ecclésiastiques de Poitiers, Toulouse et Bordeaux

Ce projet est né en 2008. Il a permis aux provinces ecclésiastiques de Poitiers, Toulouse et Bordeaux de partager des photos. Chaque diocèse alimentait la photothèque, classée par catégories (personnage, monuments, logos,
mouvements, temps liturgiques, société, etc.), et utilisait les photos partagées en libres de droit pour sa revue, son site, etc. Le site ressource avait été développé par une association, son usage nécessitait une cotisation annuelle d’environ 15€. Ce projet a évolué au fil du temps, en lien avec l’apparition de systèmes de partage de photos comme Picasa ou Flickr, des besoins en images grandissants, des contrats avec des fournisseurs tels que CIRIC…Aujourd’hui les échanges se poursuivent via un groupe Facebook fermé.

Plus d’informations :

– Projet du diocèse d’Avignon

Lors de la Journée Diocèses et internet le 5 avril 2013, Olivier Lefrançois, du diocèse d’Avignon, a présenté le projet d’une photothèque permettant de classer les photos, vidéos, fichiers audio, textes, etc. Ce projet est destiné en premier lieu aux diocèses mais pourrait s’ouvrir plus largement aux congrégations, associations et mouvements intéressés.

Il s’agit de mutualiser l’achat d’un logiciel de photothèque. Deux logiciels ont été retenus : Ephoto et Keepeek. Ils permettent divers niveaux de classement et différents droits d’accès (pour les paroisses et les services par exemple).

« A terme, on pourrait même envisager non seulement la mutualisation des coûts, mais aussi des bases de données, regroupant dans une même photothèque les documents des uns et des autres », explique Olivier Lefrançois.

En effet, pour Anne Lhospitalier, responsable éditoriale du site du diocèse de Clermont-Ferrand, « il est évident que le problème de mutualisation des photos existe réellement pour les webmasters de diocèses ».

– Plus d’informations

  • Qu’en est-il de la vidéo ?

Il existe au niveau national des ressources, comme KTO ou Le Jour du Seigneur, qui permettent d’encapsuler sur son site des vidéos, le choix étant restreint aux propositions en ligne. A noter : le respect des droits d’auteur implique bien évidemment de citer sa source et de demander l’accord des sites sources. Ces mêmes éditeurs de contenu vidéo peuvent être amenés à réaliser un reportage dans votre diocèse, à cette occasion vous pourrez avoir un contenu plus local à insérer sur votre site.

Pour des vidéos produites directement par votre diocèse, plusieurs plateformes d’hébergement existent sur internet : Dailymotion, Youtube, Viméo… L’avantage indéniable de Youtube est son interopérabilité avec les médias sociaux et la
proposition d’une chaîne où les internautes peuvent s’abonner. La plateforme Dailymotion permet quant à elle d’héberger des vidéos plus longues ou plus lourdes que sur Youtube. Enfin Viméo est la seule plateforme sans publicité, ce qui est un
avantage indéniable. En effet certains internautes sont parfois choqués par les publicités diffusées avant les vidéos sur Youtube ou Dailymotion. Avec ces outils les paroisses peuvent largement insérer les liens ou les vidéos sur leurs sites, faire
circuler l’information…

Produire des vidéos dans son diocèse semble souvent compliqué : manque de moyens techniques, de ressources humaines… Depuis plusieurs années à l’occasion des journées Tisserands KTO propose des mini-formations à la prise d’images et au montage. Cela peut être une bonne entrée en matière pour accéder à son autonomie !

Produire et partager des photos et vidéos au sein de son diocèse pose les mêmes problématiques. Il ne s’agit pas tant de collecter pour collecter mais bien de savoir quel est l’usage final de la réalisation photo ou vidéo, quelle sera sa diffusion potentielle et sa répercussion en terme de communication pour ajuster au mieux les moyens mis en oeuvre. Si vous
avez en charge la gestion des archives photos de votre diocèse un logiciel, même très simple, de gestion de photos semble indispensable. Si au contraire vous recherchez plutôt des visuels « jetables » de simples dossiers Windows peuvent suffire.
Comme pour le choix lié au contenu éditorial, l’outil vient après la stratégie.

Article rédigé par Christine Pellat