Twitter et l’Eglise : opportunités

Eglise et internet sur Twitter

Toute communauté de l’Eglise catholique est invitée à se poser la question d’une présence sur les réseaux sociaux. La moitié des diocèses français sont aujourd’hui présents sur facebook. L’enjeu est aujourd’hui de réfléchir à l’opportunité d’une présence sur Twitter, en complément d’un site internet, d’une page Facebook, d’une newsletter…

Aujourd’hui, une dizaine de diocèses en France sont présents sur Twitter (Orléans, Chartres, Nîmes, Saint-Dié, Nanterre, Poitiers…), ainsi que des aumôneries ou pastorales de jeunes, mais aussi des mouvements et associations d’Eglise (le Secours catholique, le CCFD…), de nombreux médias, blogueurs et journalistes catholiques.
Comme le rappelle Mgr Hervé Giraud, evêque de Soissons et Président du Consil pour la communication, Twitter invite à imaginer  « un sentier pour annoncer l’Évangile dans cet espace ultramoderne ».

Toucher un public spécialisé, notamment les journalistes

Le premier avantage de Twitter mis en avant par ceux qui y sont présents (les diocèses notamment) est le lien avec la presse. Si avec cinq millions d’utilisateurs en France, Twitter n’est pas encore un média grand public, il est cependant très utilisé par certains publics, comme les blogueurs, les journalistes, ou encore les étudiants (20% des étudiants possèdent un compte Twitter).
Pierre Durieux, responsable de la communication à Lyon (@ComCardBarbarin), l’utilise comme outil pour les relations presse du diocèse : « Je ne peux pas envoyer à tous les journalistes des communiqués de presse deux fois par jour, mais des tweets, oui. Ce sont eux qui sont demandeurs, ce qui dans le domaine des relations presse est assez rare. ».
 Christophe Chevarde, directeur de la communication du diocèse de Saint-Dié, a déjà obtenu grâce à Twitter plusieurs retombées médiatiques dans la presse nationale ou locale. Mais plus qu’un outil de relations presse, Twitter constitue pour lui un enjeu pour la pastorale de la communication : « En tant que communicants, nous devons nous adresser à tous nos publics catholiques mais aussi être présent dans le milieu qui est le notre : celui de la communication » Selon lui, Twitter permet de nouer des contacts avec la presse, notamment au niveau local, d’être repéré dans le milieu et donne une certaine crédibilité.

 

Proposer un lieu de discussion informel et d’interaction

twitter

Mais surtout, Twitter peut s’inscrire dans une communication en privilégiant un espace de dialogue moins formel avec ses interlocuteurs habituels. « Au niveau local, on a la possibilité sur Twitter de renforcer les liens professionnels avec la presse par des échanges plus conviviaux, moins formels, affirme Betty Delichère, responsable de la communication du diocèse de Nîmes. Développer ce type de relations peut être utile quand advient un sujet plus sensible ».

Cette spontanéité des échanges peut s’avérer constructive par des interpellations fines et intéressantes, comme le constate Clémence Houdaille, journaliste à Radio Notre Dame : « Sur Twitter, je peux m’attendre à une analyse, même rapide, de ce que je publie, et un retentissement plus grand [que sur Facebook] ».
 
Twitter, comme facebook, offre des espaces pour écouter les internautes, dialoguer, leur permettre de commenter, de questionner, de donner leur avis… en complément de sites internet.

 

Un caisse de résonnance en complément d’un site internet

Les réseaux sociaux ont un rôle démultiplicateur, chaque internaute pouvant retweeter, « aimer », « partager » une information. Twitter permet ainsi de passer rapidement des informations ou de partager ses coups de coeur.
Twitter peut ainsi devenir une source de trafic incontournable pour un site internet :  Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, rappelait en janvier 2012 que 30% des entrées sur le site internet NewsVA se faisaient par le biais de Twitter », le compte twitter @NewsVA comptant en mai 2012 près 88 500 abonnés, après seulement 11 mois d’existence.

Il setait cependant réducteur de limiter Twitter à un espace de publication de liens sur votre site. « Twitter peut en effet permettre de donner des informations en temps réel que vous n’aurez pas forcément le temps ou l’envie de publier sur le site. Twitter doit se vivre comme un canal complémentaire du site que vous gérez et non pas comme un clone light. Il y a une prime à la nouveauté sur twitter ; il peut être intéressant de diffuser certaines infos qui ne seront en ligne sur votre site que plus tard » suggère Charles-Edouard Garcia

Proposer notre Trésor : l’Evangile

Enfin, à travers Twitter, l’opportunité pour l’Eglise est d’annoncer la Bonne Nouvelle à un public qui ne fréquente pas ses sites et ses églises. Une formulation pertinente et une utilisation adéquate des hashtags par exemple, peuvent permettre à un message d’être vu plus largement que par son simple réseau. Une recherche sur des hashtags utilisés et populaires (comme peuvent l’être #Dieu, #Jesus, #JMJ…) peut ainsi faire ressortir des tweets de comptes qui ne font pas partie de nos abonnés. 

Les « twittomélies » de Monseigneur Hervé Giraud par exemple, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, président du Conseil pour la communication et présent sur Twitter depuis 2011, sont aujourd’hui devenues célèbres. Il publie chaque jour des commentaires très courts sur l’Evangile du jour. En mai 2012, il était suivi par près de 2500 abonnés (soit une moyenne de 200 nouveaux abonnés par mois). « De même que l’Eglise « a appris à exprimer le message du Christ en se servant des concepts et des langues des divers peuples » (GS44), de même elle utilise ces nouveaux moyens pour proposer l’Evangile à tous, tout en cherchant aussi à évangéliser la pratique de ces moyens, écrivait-il en mai 2012 dans le magazine de l’actualité diocésaine du Rhône et du Roannais Eglise à LyonSans les réseaux sociaux, l’Eglise n’aurait plus tout à fait part à la conversation. »
 
D’autres évêques sont présents sur Twitter, comme Mgr Alain Castet, évêque de Luçon, dont le compte lui permet de relayer ses homélies, des psaumes, des événements, des billets d’humeur. A noter aussi, Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Guyane, qui propose des commentaires quotidiens de l’Evangile en français, anglais, italien et portugais.

 

De façon générale néanmoins, la présence de l’église catholique en France sur Twitter est encore relativement faible, comparée avec les diocèses américains par exemple. L’heure est encore à la réflexion et à l’expérimentation. Mais se dégage toutefois une véritable prise de conscience de l’importance d’investir les réseaux sociaux.
 

Témoigner de la vitalité de nos communautés

Twitter est un média événementiel sur lequel prime l’instantanéité et la nouvauté. Les diocèses américains, qui y sont très présents, couvrent systématiquement les grands événements tels que les ordinations, en postant en temps réel des photos et autres mises à jour avec leur compte twitter.
« Moi je voudrais une information régulière, événementielle ou non, même les marronniers, mais formulés avec humour ; une diversité de styles et une personnalisation forte, par exemple avoir chaque dimanche sur twitter les prénoms de tous les nouveaux baptisés du diocèse, une intention pour tel défunt de telle paroisse etc ; l’utilisation de twitter pour faire du lien interdiocésain et inter paroissial ; avoir accès à une liste de bon plans, de découvertes culturelles, cultuelles et de solidarités… » imagine un twittos catholique.
Les champs d’utilisation sont nombreux et chaque communauté est appelé à inventer sa présence sur Twitter avec ce qu’elle est.