Une révolution pour la communication… souvent à double face

Le partage de la vie privée… avec ses risques

Pour les personnes, le réseau social (et surtout Facebook) permet de prolonger et d’élargir son tissu relationnel, qu’il s’agisse simplement de « bavarder », ou de retrouver d’anciennes relations ou encore de rechercher un emploi ; tout cela très facilement, quelles que soient les circonstances ou l’éloignement géographique. Le recours aux réseaux sociaux traduit ainsi un besoin de socialisation. Le risque de solitude, d’enfermement sur l’Internet n’existe réellement que lorsque son utilisation devient une addiction.Mais cela implique un certain dévoilement de sa vie privée, de son intimité (car il faut bien se faire connaître si l’on veut « exister » dans l’univers numérique) au travers de ce que l’on appelle son « identité numérique ». On assiste ainsi à une inversion du droit au secret de la vie privée (garanti par la loi Informatique et Liberté de 1978) au profit du droit, revendiqué aujourd’hui, d’être connecté avec tous et partout et d’épancher à haut débit sa personnalité et sa vie privée. Se livrer est quelque chose de naturel où on a plus à gagner qu’à perdre. On cherche à gagner de la visibilité, par exemple en mettant en évidence ses particularités. Néanmoins ce dévoilement peut être maîtrisé grâce aux paramètres de confidentialité, davantage utilisés – dans 45 % des cas – par les « digital natives » (les jeunes) que par les autres.

Pour les entreprises, les réseaux sociaux permettent d’avoir accès à diverses informations, par exemple sur leurs employés, ou sur des candidats à l’embauche, ou encore sur les goûts et centres d’intérêts d’individus pouvant être rendus destinataires de publicités ainsi mieux ciblées.

Une source d’information… peut-être trop exclusive

Les réseaux sociaux sur Internet constituent pour l’internaute une source d’information. Mais cette information est spécifique, elle est centrée sur « mon » monde et sur « mon » réseau, elle est personnalisée en fonction de mes centres d’intérêt et de ceux de mon réseau. Alors qu’avec Google, l’information est sélectionnée par des algorithmes qui ne tiennent pas compte de mes préférences.Il en résulte un certain rétrécissement de cette information, un repli sur mon monde particulier. D’autant plus que les internautes fréquentent de moins en moins de sites Internet ; plus généralement, les utilisateurs de réseaux sociaux affirment s’informer par ce biais-là, plus que par les médias traditionnels. Les jeunes notamment ne consultent plus que Facebook. Le journal Le Monde se demandait « Facebook rend-il bête ? »

Une grande capacité de mobilisation… pour le meilleur et pour le pire

Cette capacité de mobilisation a été mise en évidence lors des mouvements de révolte dans les pays arabes, …mais aussi dans l’organisation d’apéros géants, de certains lynchages en ligne ou de campagnes contre des sociétés. Elle est due à ce qui peut être désigné par le terme de processus de « viralisation », permettant de faire circuler une information d’une personne à une autre, et surtout à beaucoup d’autres. Elle permet que se développent des mouvements venant de la base, mouvements qui seraient inconcevables sans les réseaux sociaux. Les entreprises, si elles peuvent parfois en subir des conséquences négatives, savent aussi en tirer profit comme moyen de communication et de fidélisation de clients potentiels.

De nouvelles formes de légitimité et de démocratie

Sur les réseaux sociaux chacun est émetteur et récepteur ; tout le monde s’exprime. Et une information est d’autant plus « visible » qu’elle est partagée avec un grand nombre d’internautes, qu’elle est en quelque sorte sélectionnée au sein du réseau ; sa crédibilité, la notoriété dont elle peut se prévaloir, sa légitimité ne résultent pas de l’aval d’une autorité ou d’une institution extérieure, mais des réactions et interactions avec un grand nombre d’ « amis ». Les circuits traditionnels de l’autorité en sont bouleversés.Une des principales conséquences en est la possibilité d’une « démocratie par le bas », dont les événements dans les pays arabes ont montré la force : non seulement les réseaux ont permis la mise en mouvement d’un grand nombre d’acteurs, mais ils ont fait aussi apparaître de nouvelles formes de démocratie qui ne s’expriment pas d’abord par des votes et l’élection de représentants politiques, mais par une prise de pouvoir directe par des personnes capables de parvenir, par ce moyen, à une sorte de consensus, ou à tout le moins de mobilisation.

Bien évidemment la crédibilité et la légitimité dont peuvent se prévaloir les informations circulant sur les réseaux peuvent aussi avoir des effets négatifs ; comme le montre l’épisode Nestlé, des rumeurs plus ou moins justifiées peuvent rapidement se propager ; et cela d’autant plus si le réseau constitue la source principale, voire exclusive de l’information.

Dossier du SNFS « Les réseaux sociaux sur internet »

Les réseaux sociaux sur internet

Petit panorama des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux et les jeunes