Facebook : une opportunité de communication pour l’Eglise

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Toute communauté ou mouvement d’Eglise peut et doit aujourd’hui s’interroger sur sa présence sur les réseaux sociaux, et notamment le premier d’entre eux, Facebook.
Certaines ont communautés sont d’ores et déjà présentes, parfois depuis plusieurs années.
La page « Eglise catholique en France » a ainsi été créée en 2008, lors de la visite du pape en France.

Pourquoi être présent sur ce réseau social ?

La 1ère réponse est simple :
→ Une partie croissante des gens sont présents sur Facebook et l’Eglise rejoint l’Homme dans le monde.
→ Facebook est un nouveau forum et l’Eglise y a sa place.

Mais cette présence doit appréhender les bouleversements induits par l’explosion des réseaux sociaux et s’y adapter:
→ les réseaux sociaux sont avant tout comme des espaces de dialogue et de rencontres et non de simples « canaux » de diffusion de l’information.
→ l’information est désormais commentée, notée et relayée par des réseaux de proximité (à travers un phénomène de viralisation).

Pour l’Eglise catholique, comme pour toute institution aujourd’hui, ce phénomène offre de formidables potentialités à condition de comprendre la spécificité de ce nouveau monde ou chacun est désormais émetteur, transmetteur et récepteur et d’être pleinement conscients des limites et des risques des réseaux sociaux.

Quelques avantages de Facebook, comme média de communication pour l’Eglise catholique :

Facebook permet de rejoindre les jeunes et les personnes en recherche

–> Constat : les ¾ des jeunes de 13 à 24 ans sont aujourd’hui sur Facebook.
Selon une enquête Ipsos, menée en 2010, 75% des adolescents ont un compte sur Facebook. « Aucune chaîne de télévision, aucun magazine ou aucun autre site internet pourrait se prévaloir d’un tel taux d’adoption sur cette cible. 54% des adolescents se connectent à leur page Facebook quotidiennement, et 27% s’y connectent même de façon continue, tout au long de la journée. La majorité des adolescents qui utilisent Facebook le font donc à une fréquence très élevée. 65% des adolescents qui accèdent à internet sur leur mobile sont des utilisateurs continus de Facebook, ce qui montre l’intérêt pour le réseau social de se doter de fonctionnalités mobiles comme la géolocalisation » rappelle Jean-Nicolas Reyt, consultat en e-business.

La pratique des jeunes catholiques ne diffèrent pas des autres : selon une enquête menée par le Service national pour l’évangélisation des jeunes, scolaires et étudiants (CEF) en septembre 2010 (« Les jeunes, l’Eglise et internet »), 85% des jeunes de 16 à 25 ans déclarent utiliser Facebook (88% pour les 16-18 ans, 83% pour les 19-25 ans). A noter qu’ils sont 1/3 à considérer l’utiliser « trop souvent ». A titre de comparaison, MSN est utilisé par 54% des répondants. Twitter arrive loin derrière, avec un taux d’utilisation de 11%.

–> Opportunités pour l’Eglise :

– Rejoindre les jeunes dans leur univers : surpris de constater que l’Eglise peut être présente sur Facebook leurs réactions sont plutôt bienveillantes.
« Je suis crédible auprès d’eux parce que j’ai moi-même un profil sur Facebook, et parce que je partage certains de mes centres d’intérêt. »
Prêtre, 31 ans, 440 amis sur Facebook
– Comprendre leurs attentes, leurs comportements et questionnements.
« Je suis notamment en contact avec beaucoup de jeunes, ayant des responsabilités auprès de collégiens et lycéens, et également dans des mouvements de jeunesse (scoutisme, MEJ…). Facebook m’a aidé à saisir ce qu’ils ont dans le cœur. »
Prêtre, 31 ans, 440 amis sur Facebook

Facebook comme lieu d’évangélisation

→ Constat : sur Facebook, les amis de mes amis sont mes amis. Chaque membre devient ainsi relais et prescripteur des événements, des informations au sein de son réseau

→ Opportunités pour l’Eglise :

Parce que c’est un lieu de rencontre et de lien, Facebook est un terrain d’évangélisation. L’effet réseau permet en effet de toucher un public de tous les horizons. Cela peut être un point de contact avec l’Eglise, un lieu d’écoute et d’accueil, notamment pour des gens ne fréquentant pas l’Eglise. C’est aussi un lieu de témoignage, chacun pouvant partager ce qui lui tient à cœur.

Selon l’enquête menée par le SNEJSE auprès des jeunes, ils sont 63% (54% pour les 16-18 ans, 70% pour les 19-25 ans) à déclarer témoigner de leur foi ou à évangéliser par internet, principalement en partageant ou relayant des contenus.
Parallèlement, ils sont 36% à déclarer partager les articles qui les intéressent sur Facebook et 59% à accéder à de nouveaux contenus sur internet par les liens partagés par leurs amis sur le flux d’actualité Facebook. La viralisation est donc bien réelle avec une plus grande proportion de lecteurs que d’émetteurs.
« Je ne compte plus les amis d’amis avec lesquels j’ai eu l’occasion, pour tel ou tel motif, de rentrer en contact. Une rencontre de quelques minutes, ou un compagnonnage plus durable, c’est comme à l’accueil paroissial : on ne sait pas à l’avance qui le Seigneur nous envoie ! »
« Facebook m’aide à manifester, comme le font nombre de prêtres et de chrétiens dans d’autres lieux ou circonstances, la disponibilité de l’Eglise : une porte ouverte, la possibilité de formuler simplement une question, ou de simplement « approcher » l’Eglise. »

Prêtre, 30 ans, 1900 amis sur Facebook.

L’interactivité, grand point fort

→ Constat : la grande force d’un réseau social réside dans l’interaction. Le Web 2.0 est clairement devenu une réalité avec l’explosion de ce réseau où chacun est émetteur et récepteur. Chacun peut ainsi réagir à une information, donner son avis, proposer un lien, une vidéo… Facebook peut être un espace interactif en complément des sites institutionnels.

→ Opportunités pour l’Eglise :
Adopter une posture d’écoute et de dialogue… à condition d’accepter les commentaires sur les murs.
Saisir l’opportunité pour chaque catholique d’être partie prenante de la communication de l’Eglise (en relais des informations, publications, invitations auprès de son réseau).
L’apparition d’une opinion publique catholique est liée au développement des blogs et des réseaux sociaux qui a permis à de nombreux laïcs de faire entendre leur voix lors des différentes crises touchant l’Eglise catholique en 2009 et 2010.

→ Exemple :
Pour chaque actualité de la page Eglise catholique en France, une dizaine de personnes en moyenne « aiment » l’actualité (fourchette qui va de 3 à 30). En moyenne, une actualité sur deux est commentée.

Facebook constitue une formidable « caisse de résonnance »

→ Constat : Facebook est de plus en plus utilisé par des entreprises et/ou institutions pour diffuser de l’information en tirant partie de l’immense audience du réseau et de la puissance de « viralisation ». C’est aussi un outil « redoutable » selon les termes de la sociologue Nina Testut pour organiser des événements (en témoigne le succès des apéros géants)

→ Opportunités pour l’Eglise :

– Pour les événements d’Eglise, une capacité de mobilisation exceptionnelle : l’« effet réseau » permet la démultiplication des informations.
Un événement publié sur Facebook peut avoir plus d’impact qu’une affiche ou une campagne de tractage et permet de toucher un public qui n’aurait pas eu connaissance de l’événement par ailleurs.
– Un moindre coût
– Selon l’enquête menée par le SNEJSE, si l’usage de Facebook pour communiquer sur les événements est encore limité (cité comme le troisième média utilisé par les groupes et associations locaux pour communiquer sur leurs prochaines réunions, après le contact direct et les emails), il est en progression : 24% des jeunes disent avoir déjà participé à un événement catholique parce que leurs amis sur Facebook y allaient. 57% des jeunes sont parfois ou toujours mis au courant des réunions de leur groupe de jeunes par Facebook.

→ Exemple :
– La messe de rentrée des étudiants à Notre-Dame de Paris, le 17 novembre 2009, relayée sur Facebook, avec la création d’une page (600 fans), des photos et des vidéos. Le nombre de participants est passé de 1200 en 2007, à 2500 en 2008 et 4000 participants en 2009.

Un complément des sites institutionnels

→ Constat : la fréquentation des sites institutionnels marque le pas alors que les réseaux sociaux progressent.
« Depuis 2007, les grandes entreprises françaises connaissent une baisse de fréquentation de leurs sites internet institutionnels, alors même que la population d’internautes continue sa progression. Il devient stratégique pour les entreprises de se déplacer là où les internautes se trouvent, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux où ils sont à la fois producteurs et consommateurs d’information »
Cela ne signifie pas disparition des sites ou blogs mais bien complémentarité : les premiers sont orientés contenu alors que les seconds permettent de créer un tissu relationnel.
« Le bon usage des réseaux sociaux consisterait à reprendre du contenu produit par exemple sur son blog pour développer de l’audience, tout en restant maitre de ses données. Ces considérations sont transposables à l’entreprise qui peut très bien, tout en ayant son site vitrine, développer une présence dans des groupes sur Facebook ou Twitter »

→ Opportunité pour l’Eglise :

Toutes les communautés ecclésiales (diocèses, mouvements, paroisses…) disposent d’un site internet institutionnel. Ces sites n’ont pas vocation à disparaître mais à être utilement complétés par les réseaux sociaux en apportant interactivité, simplicité de mise en ligne des informations et rapidité mais aussi MAITRISE de l’information et de l’environnement.

→ Exemples :

Pour le site eglise.catholique.fr, Facebook est devenu début 2010 la 2ère source de trafic derrière Google. La page Facebook Eglise catholique permet donc de multiplier l’audience des informations publiées sur le site.
FRAT Lourdes 2010 (2 800 membres) : « Facebook a été un outil parmi d’autres, pour faire connaître, diffuser, rassembler, mettre en lien. » Prêtre, 30 ans, 1800 amis sur Facebook.

Un média d’appartenance à une communauté

→ Constat : l’usage de Facebook répond à un besoin de reconnaissance (par ses amis et le fait d’en avoir le plus possible) mais aussi d’appartenance (faire partie d’un groupe, d’un club, d’un mouvement).
52% des utilisateurs de réseaux sociaux sont fans d’une marque ou d’une entreprise (étude Anderson Analytics, juin 2009). Devenir ami de la page d’une institution ou d’une entreprise est une démarche pro-active qui traduit donc un réel intérêt des internautes. Cette possibilité est de plus en plus utilisée par les entreprises et institutions.

→ Opportunité pour l’Eglise
La notion de communauté est familière et intrinsèque à l’Eglise catholique (notons que cette notion est beaucoup moins évidente pour une entreprise) à travers les communautés diocésaines, paroissiales, religieuses, les mouvements de jeunes…
Facebook offre la possibilité à ces communautés de tisser, renforcer des liens avec leurs membres proches… ou éloignés. Ces liens, pas seulement virtuels, peuvent prolonger ou permettre des rencontres réelles. Facebook peut alors devenir un média d’animation communautaire.
Pour les internautes, c’est l’occasion de marquer leur intérêt ou leur appartenance à un lieu d’Eglise, de rester en contact et de devenir eux-mêmes relais. Sur Facebook, les internautes peuvent indiquer leur religion dans leur profil. S’affirmer catholique semble assez naturel pour les internautes et notamment les jeunes.