Google +, le nouveau réseau social de Google

Début juillet 2011, Google a lancé la version test de son réseau social : Google + (plus.google.com). Les inscriptions se sont faites sur invitation pendant les premiers temps, avec des périodes de fermeture pour éviter une surcharge du service. Au bout de trois semaines à peine, Google + revendique déjà 20 millions d’utilisateurs et a bien l’intention de concurrencer Facebook. Google n’en est pas à sa première tentative sur le terrain du réseau social ; mais c’est la tentative la plus aboutie.
A première vue, Google + n’est pas très dépaysant. A mi-chemin entre réseau social et microblogging, on y retrouve un système asymétrique d’abonnements à des comptes comme sur Twitter et la publication de contenus (statut, liens, vidéos…) de Facebook ; un système de « cercles » dans lesquels on trie les comptes que l’on suit et auxquels on diffuse du contenu permet de compartimenter plus facilement que sur les autres réseaux sociaux l’information qu’on envoie à ses contacts. Il est ainsi plus simple d’avoir, sur un même compte, sa famille, ses amis et ses collègues. En outre, Google + profitant de l’expérience de Facebook et Twitter, ses fonctionnalités sont plus poussées : on peut créer des « bulles » de conversation vidéo avec plusieurs contacts, désactiver les commentaires ou éditer une publication, désactiver la fonction de partage, retoucher une photo…

Google + a, dès son lancement, suscité l’enthousiasme chez beaucoup d’internautes. Dès son deuxième mois d’existence, pourtant, il enregistrait une baisse de trafic de 32% (baisse à nuancer du fait qu’il s’agissait du mois d’août). Google + reste cependant le 7ème réseau social apporteur de trafic.

Google + peut-il concurrencer Facebook ?

Malgré ces fonctionnalités avancées, Facebook est aujourd’hui utilisé par 20 millions de Français, ce qui représente un argument de poids : pourquoi quitter un réseau social quand tous ses amis y sont ? La partie n’est donc pas gagnée pour Google +.
Dans quelle mesure ce nouveau réseau social peut-il concurrencer Facebook ?La domination de Facebook, qui regroupe une majorité d’internautes en France, semble bien assise. Pour le moment, Google + n’a d’ailleurs touché qu’un public plutôt averti, des « geeks » passionnés de nouvelles technologies, les « early-adopters » : 71% des utilisateurs de Google + sont des hommes, 29% des ingénieurs.

Pourtant, Google a plusieurs sérieux arguments lui permettant de promouvoir Google + :
– il peut utiliser la notoriété de son moteur de recherche, notamment pour promouvoir son bouton +1 (l’équivalent du « j’aime » de Facebook) ; lors d’une recherche internet, les résultats de Google ne dépendront bientôt plus seulement d’algorithmes, mais aussi de la composition de ses cercles d’amis dans Google+ et des liens qu’ils partagent. Les sites auront donc tout intérêt à mettre le bouton +1 à disposition des internautes.
– le réseau social est lié à une multitude d’autres services (Gmail, Picasa, Google Reader…), permettant à l’internaute de profiter de ce large éventail sur un seul et unique compte. En outre, les notifications qui avertissent l’usager d’activités sur Google + (commentaires, messages…) ne se retrouvent pas seulement sur le réseau social mais sur tous les services de Google, y compris le moteur de recherche.
– la gestion de la vie privée est bien plus simple et intuitive sur Google + ; or c’est un facteur important de lassitude chez les utilisateurs de Facebook.

Avec ces arguments sérieux des deux côtés, il n’est pas facile de prédire à l’heure actuelle si Google + arrivera à nous à se poser en vrai concurrent pour Facebook, mais il est clair que ce nouveau réseau social est à surveiller.

En attendant, il est amusant de constater que le compte le plus suivi sur Google + (avec 400 000 abonnés) est celui de… Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook !