Eglise et web 2.0.

Pour parler d’Église et web 2.0, je commencerai par une image.Cette vidéo qui montre la première rencontre d’une tribu papoue avec un homme blanc est très significative de la rencontre entre Église et web 2.0 ! Une rencontre difficile, marquée par des peurs, mais pleine de promesses ! Dans la vidéo, on voit des avancées et des reculs de part et d’autre. On s’observe d’abord, on essaie ; on repart, on revient. Cette rencontre demande un apprivoisement réciproque et je crois que celui-ci est en cours. L’Église et les chrétiens commencent à être bien présents sur le web 2.0. Il y a toujours des peurs, des critiques fortes, mais aussi des initiatives.

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Ma conviction est que le web 2.0 est comme le symbole de la culture postmoderne numérique dans laquelle nous sommes de plus en plus plongés. Si j’emploie l’image de la Papouasie pour parler de cette nouvelle culture postmoderne numérique, c’est parce que nous sommes face à une véritable révolution culturelle, sociale, anthropologique dont nous ne mesurons pas encore toute la profondeur. Cette nouvelle culture traverse toute la société, mais on la voit avec un miroir grossissant chez les jeunes. C’est pourquoi il est vraiment passionnant de travailler avec eux. Ils sont les premiers acteurs des réseaux sociaux, du web 2.0. S’ils se sont emparés aussi fortement de ces outils (même si tous les jeunes ne sont pas sur Facebook et qu’il n’y a pas que des jeunes sur les réseaux sociaux !), c’est parce que ces outils correspondent bien à leurs modes de communication, leurs valeurs, leur culture.

Ainsi ces 15-30 ans que l’on peut qualifier de « web 2.0 génération », « digital native », » génération Y », « génération Google » sont les premiers acteurs d’une société en mutation et participent à cette transformation culturelle. Dans l’Église, en pastorale des jeunes, s’inventent de nouvelles manières de vivre la foi, de vivre l’Église dans cette nouvelle culture. Aujourd’hui, l’Église est à l’épreuve du web 2.0. Cela pose la question de la place de l’Église alors que l’on est passé d’une société de la transmission à une société de la communication et du savoir partagé. Avec Internet, aujourd’hui, tout le monde a potentiellement accès au savoir. Le savoir n’est plus seulement détenu par des experts. Cela change beaucoup de choses. Notre culture actuelle est d’abord façonnée par les médias, le médiatique et la communication.

Derrière la question de l’Église et du web 2.0, se trouve aujourd’hui l’enjeu fondamental de l’inculturation de la foi et de l’Église dans cette culture postmoderne numérique. C’est pourquoi l’image de la Papouasie peut nous aider à penser l’annonce de l’Evangile dans cette nouvelle culture, c’est la même démarche que d’aller en mission en Papouasie : il faut apprendre le papou, observer, comprendre les modes de vie et mœurs des Papous pour y implanter l’Eglise ! En sachant qu’il n’y a pas de raison que l’Église ne s’inculture pas dans ce nouveau monde car depuis 2000 ans elle a traversé les siècles et bien des mutations et s’est inculturée dans toutes les cultures du monde… Cela est donc aussi possible dans la Papouasie postmoderne numérique, car l’Esprit souffle aussi dans cette nouvelle culture ! Comme toute culture, elle a des éléments en affinité avec l’Evangile (« semences du verbe ») et des éléments à convertir : l’inculturation est accueil et transformation d’une culture.