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Les opportunités de l’Eglise sur twitter, un atelier de Charles-Edouard Garcia

Avec Twitter, les institutions deviennent accessibles

Twitter est un territoire nouveau, aux pratiques aux modes de relations nouveaux, et qui exige une communication différente. Avec Twitter, les institutions deviennent accessibles. C’est l’effet réseau social, la grande force de Twitter. On le voit très bien chez les hommes politiques. Avant ils étaient inaccessibles, ce n’est plus le cas pour ceux qui jouent le jeu du réseau social Twitter. Les institutions peuvent également se saisir de cette force.
On ne peut pas être sur Twitter et rater sa dimension interactive. A noter qu’il s’agit d’une interaction publique, visible ; tout le monde se met en scène sur Twitter.

En faire un simple outil de micro-blogging automatique diffusant les liens des contenus publiés sur votre site serait quasi-inutile. Ce serait en tout cas rater ce qui fait l’intérêt de Twitter que de faire de son compte twitter une sorte de flux RSS nouvelle génération. Tel un robot qui diffuse automatiquement des contenus d’un site Web sans en respecter la synthaxe : aucun hashtag, les titres, trop longs, sont tronqués, c’est le parfait contre-exemple.

Cette accessibilité joue dans les deux sens. Les twittos s’intéresseront à vous à la condition que vous vous intéressiez à eux. Il importe de jouer le jeu de l’interaction, d’accepter d’être interpelé en 140 caractères et surtout de pouvoir y répondre selon le rythme de Twitter, c’est-à-dire pas trois jours plus tard.
Répondre, retwitter, mentionner, interpeler, remercier, questionner, prendre part aux discussions : le but est d’attirer l’attention sur soi, sur ce qu’on a à dire, de créer la conversation aussi, de susciter l’intérêt. Il est indispensable d’accepter d’être accessible et de ne pas en avoir peur.

Et le faire si possible dans le ton de Twitter, pas seulement dans la réactivité / instantanéité mais très souvent de façon légèrement décalée, avec humour. Certains politiques l’ont bien compris et sont très actifs sur Twitter mais de la bonne manière en se démarquant des autres politiques en twittant parfois avec humour, en plaçant ici et là des infos un peu plus personnelles.

Les hommes et femmes politiques aux affaires ont cependant un compte twitter à leur nom et leur ministère va en avoir un autre au nom du ministère. Il y a un pas entre l’individu et l’institution, l’individu s’efface derrière l’institution.
Cela pose plusieurs problèmes pour les institutions, car dans ce mode d’interactions il n’y a pas de place pour la frilosité ni pour faire valider ses twitts minute par minute par la hiérarchie…

 

Définir et veiller à la ligne éditoriale du compte

Quel compte créer pour quelle institution gérée par qui et avec quelle marge de manoeuvre ? Cela peut être vraiment un atout de gérer à plusieurs un compte twitter en terme de réactivité, de disponibilité, de compétences tout simplement mais cela exige une concertation en amont suivie d’une bonne dose de confiance pour que cela reste fluide.

Un compte Twitter possède un nom de compte et on lui attache un avatar et une identité, un nom et un prénom. Ce n’est pas obligatoire de remplir tous ces champs. Cela peut sembler tentant d’attacher à un compte institutionnel le nom de la personne en charge du compte twitter ou de la communication, peut-être pour avoir plus de souplesse et avoir l’impression de moins engager l’institution dans ce cadre des interactions avec la twittosphère mais cela peut aussi porter à confusion.
Est-ce bienvenu de faire incarner une institution ou un service ainsi par un individu ? Seule la pérennité de tels comptes pourront nous le montrer (par exemple: @CatholicNYC ou @ComCardBarbarin, qui attache son nom Pierre Durieux au nom de compte @ComCardBarbarin)

Un twitt c’est infiniment plus rapide que de mettre à jour son site Internet. Ce qui peut faire peur avec Twitter, c’est sa chronophagie. .Les journées sont déjà bien remplies et n’ont que 24 heures. A partir du moment où on a l’équipement adéquat, c’est-à-dire un smartphone, twitter ne prend pas tant de temps que cela et peut se faire n’importe où, sur un trajet, en extérieur.

Ce qui est long en vérité, ce sera de prendre le temps de la réflexion pour définir ce qu’on faire de twitter et comment. Définir sa politique éditoriale. Cela fait, l’exécution elle-même est facile.
Twitter va notamment permettre de donner des informations en temps réel que vous n’aurez pas forcément le temps ou l’envie de publier sur le site. Twitter doit se vivre comme un canal complémentaire du site que vous gérez et non pas comme un clone light. Il y a une prime à la nouveauté sur twitter ; il peut être intéressant de diffuser certaines infos qui ne seront en ligne sur votre site que plus tard.

 

L’information en temps réel

L’instantanéité permet le commentaire en temps réel de ce qu’on veut. Ce qu’on appelle le Livetwitt permet des choses très intéressantes. Avec le seul site Internet, on va annoncer un événement et publier un compte rendu. Avec Twitter, si on est un peu technicien, on peut faire afficher un mur Twitter sur sa home qui affichera alors en direct les twitts de sa Timeline ou seulement ceux qu’on référencera par le Hashtag dédié à cet événement ; et avec des moyens ou des compétences plus modestes, il est tout aussi simple de mettre en avant sur son site un lien vers sa page twitter pour suivre l’événement en direct : il n’est pas besoin d’être inscrit sur Twitter pour voir ce que publie un compte.

Jeff Geerling, lié au diocèse de Saint Louis (Misouri) et auteur du blog http://www.lifeisaprayer.com travaille comme consultant auprès de l’épiscopat états-unien dans l’utilisation des nouvelles technologie de la communication témoigne que les diocèses américains qui s’en sortent le mieux actuellement dans l’utilisation de Twitter couvrent systématiquement les grands événements tels que les ordinations ou les funérailles de personnalités par exemple, en postant en temps réel des photos et autres mises à jour avec leur compte twitter.

Cette instantanéité est évidemment dans les deux sens puisqu’il faut aussi être capable de réagir en temps réel et d’organiser ses activités de veille en fonction du rythme de Twitter, ce qui demande là encore de faire des choix. Mais pour définir qui l’on veut suivre, à qui l’on veut s’adresser et avec qui on souhaite et doit interagir, implique de savoir qui est sur twitter.

 

Quelle audience, quels interlocuteurs ?

Twitter passe pour un média assez élitiste. C’est une réalité qui commence déjà à changer pas mal. A la création de Twitter, on trouvait les professionnels du Web essentiellement. Progressivement les journalistes ont rejoint les développeurs web et les blogueurs. Fin 2008 on entend parler de twitter à cause des attentats de Bombay. Dans les médias, l’objectif étant souvent d’être le premier à annoncer une nouvelle, l’audience sans caméras de DSK a fait la part belle aux comptes twitter des quelques journalistes français présents à l’intérieur du tribunal.
Tout cela pour dire que si avant on avait sur Twitter un public essentiellement composé de créateurs de contenus, de prescripteurs, cela est en train de changer, le public s’est habitué à entendre parler de Twitter régulièrement et on y trouve de plus en plus Monsieur Madame Tout-le-monde.
C’est aussi pour cela qu’il apparaît d’autant plus important de considérer Twitter maintenant pour l’utiliser avec profit demain. Naturellement on y trouve toujours maints journalistes, technophiles et militants de tous poils.
Un grand intérêt de twitter se trouve justement dans la conjonction entre la diversité importante et croissante de son audience et la facilité à engager la conversation avec tout le monde, ce qui permet des rencontres improbables. (Et les rencontres en chair et en os, lorsqu’elles sont possibles, renforcent des liens amorcés sur Twitter. L’exemple de la Fraternité des Amis de Saint Médard, rassemblement de twittos / blogeurs catholiques en témoigne http://fasm.eu/a-propos/ #fasm)

@RJIgnatien a cette formule juste qu’une bonne veille twitter pour un compte institutionnel implique de faire l’effort de follower des twittos (s’abonner à leurs comptes) d’horizons et de mentalités différentes, d’interagir et de retweeter régulièrement des liens ou des twittos au-delà de son cercle institutionnel, cela ayant le mérite de rendre vivant et fécond à la fois le style et la personnalisation du compte twitter en question.

Twitter fait partie de ces territoires à coloniser et offrant à l’Eglise un canal supplémentaire pour témoigner de la richesse et de l’actualité de ses enseignements. Diffuser les publications pédagogiques expliquant des éléments de foi avec des hashtags bien choisis via des comptes actifs peut vraiment susciter l’intérêt, ouvrir le dialogue, ce qui est déjà beaucoup. Sur Twitter nombreux sont les gens curieux, qui naviguent à vue au fil des clics. Cela entraine des RT (retweets), accroît l’audience. Il y a un véritable enjeu ici.

Les blogueurs / twittos catholiques utilisent aussi Twitter avec profit pour recadrer certains faits, signaler la position de l’Eglise pour corriger certaines écritures et raccourcis médiatiques et les emballements qui suivent. Ce qui est favorisé par la dimension instantanée de twitter (qui favorise également les rumeurs de toutes sortes). La facilité de pouvoir s’incruster dans les conversations en repérant et choisissant les hashtags, et en interpelant via @ ou RT les autres twittos est une valeur ajoutée de twitter.

 

Les bonnes pratiques

En interrogeant un twittos catholique sur ce qu’il attendrait sur twitter de la part de comptes diocésains, il m’a répondu ceci : « Moi je voudrais une information régulière, événementielle ou non, même les marronniers, mais formulés avec humour ; une diversité de styles et une personnalisation forte, par exemple avoir chaque dimanche sur twitter les prénoms de tous les nouveaux baptisés du diocèse, une intention pour tel défunt de telle paroisse etc ; l’utilisation de twitter pour faire du lien interdiocésain et inter paroissial ; avoir accès à une liste de bon plans, de découvertes culturelles, cultuelles et de solidarités… »

Twitter facilite la coordination d’actions, la mise en commun d’informations… un exemple simple, en regardant le compte twitter du blogueur @koztoujours, j’ai vu qu’il suivait une liste contenant plus de 200 journalistes… n’importe qui peut la suivre à son tour en un seul clic et commencer à interagir avec eux. Ce n’est qu’un petit exemple. Les Tisserands ont l’habitude de la mise en commun des ressources et des compétences, j’imagine très bien de tels annuaires collaboratifs exister pour twitter, de comptes et même de hashtags choisis d’un commun accord pour permettre aux catholiques d’accéder à certaines informations thématiques particulières. Echanger et se coordonner.

Les potentialités de l’outil Twitter sont phénoménales, les sujets à y traiter et les interactions également, et dépendent de ce qu’on veut en faire, de la personnalité de l’institution, de la ligne éditoriale réfléchie en amont.
Les différentes lignes éditoriales et organisations d’Eglise dans leur diversité ont largement la place pour occuper tous les créneaux possibles et imaginables de la twittosphère. La richesse et la diversité présentes dans l’Eglise peut potentiellement faire un usage très intéressant de Twitter, car ce média permet voire exige une forte personnalisation.

Naturellement, son utilisation de nécessite d’abord d’apprivoiser la twittosphère. De l’aborder prudemment, en ayant conscience de ses codes et de son formalisme syntaxique particulier, de garder l’esprit ouvert car sa souplesse fait que les seules limites sont notre imagination. Il suffit de voir l’exemple de Mrg Giraud qui a pris partie des caractéristiques de Twitter pour une utilisation originale qui s’adresse à une audience précise. Il y a une réflexion à entamer et des choix à opérer pour être prêts demain alors que Twitter se démocratise. Il ne faut pas hésiter se donner le temps de la réflexion en amont de la création du compte et de son utilisation. Et ne pas hésiter à se créer un compte personnel, qui peut être anonyme, afin de s’habituer à Twitter, naviguer, lire, interagir, se familiariser.

Remarques : l’utilisation du site même de Twitter n’est pas forcément des plus pratiques et il est très courant de se connecter à Twitter via d’autres sites ou petits logiciels permettant d’organiser et de gérer plus facilement son compte, comme http://hootsuite.com/ ou http://www.tweetdeck.com/ par exemple.

Atelier we tisserands 2012

Extraits de l’atelier animé par Charles-Edouard Garcia, lors de la Rencontre des Tisserands 2012 (#tisserands2012).