« Les réseaux sociaux, une nouvelle façon de communiquer », par Jean-Pierre Evelin.
Jean-Pierre Evelin est délégué à la communication du diocèse d’Orléans depuis 3 ans.
Il nous partage son regard sur les réseaux sociaux et sa façon de les utiliser.
Je suis sur Facebook et Twitter à titre personnel depuis environ quatre ans. J’y suis venu entrainé par les lycéens de l’aumônerie dont je m’occupe.
En devenant responsable de la communication, j’ai ouvert des comptes pour le diocèse afin de relayer les informations de notre site internet et de suivre les évolutions.
C’est important d’y être présent, pour ne pas se faire « piquer » les appellations, mais surtout pour suivre ces évolutions qui vont très vite. Cela dit, lorsque j’ai ouvert des comptes pour le diocèse, je ne savais pas très bien au départ ce que j’allais en faire. A la fois ce sont des outils extraordinaires et à la fois il n’y a pas de mode d’emploi définitif : ça se cherche, ça se façonne au gré des usages.
Concilier les différents publics
Pour moi, Facebook est utile dans le cadre de l’animation d’un groupe, tandis que Twitter a un usage plus professionnel : il est par exemple très utilisé par les journalistes pour dénicher tout ce qui se passe en temps réel.
Pour moi, la communication de l’Eglise répond à deux objectifs : la communion entre les catholiques du Loiret et l’évangélisation, l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous, y compris ceux qui sont loin de l’institution ecclésiale. J’avoue qu’il est parfois difficile de concilier ces deux publics différents …
Sur Facebook, les « amis » ou les « fans » sont d’abord venus de catholiques du Loiret. Puis des catholiques d’autres diocèses, mouvements ou proches de la Conférence des évêques de france. Actuellement, par le jeu de la viralisation (les « amis de mes amis sont mes amis »), ne s’ajoutent maintenant à mes contacts que des catholiques n’habitant pas le Loiret ! Ce qui peut amener à se demander si on ne tourne pas un peu en circuit fermé …
Le média comme un « prolongement » de soi-même
A voir comment les jeunes utilisent ces réseaux sociaux, ma conviction est qu’il faut davantage les impliquer. Ils ont une approche intuitive, naturelle.
Il ne faut pas y calquer la façon dont on a l’habitude de communiquer. C’est l’erreur surtout à ne pas faire. Ce n’est pas un nouveau « moyen » de communication, mais c’est un vecteur en tant que tel. C’est plus qu’un outil, il modifie notre propre façon de communiquer et de témoigner. Il fait qu’on se laisse modifier dans notre approche de communiquer. Pour citer Mac Luhan, le média est comme un « prolongement de soi-même », ce n’est pas un simple outil. Il modifie notre façon de penser, notre manière d’être au monde et d’être en relation. Ceux qui sont nés avec sont constitués dans leur structure mentale par ces nouveaux médias. Il n’y a qu’à voir comment on parle des jeunes de 18 à 35 ans : la « génération Y » et les questions qu’ils posent dans les entreprises managées par des quinquas … (voir par ex http://lagenerationy.com/)
Le « print » imprégné du web
Nous avons changé la formule de notre journal diocésain début 2012. Nous ne pouvons plus faire un journal diocésain de la même façon. Même le « print » est imprégné de la façon de communiquer que nous ont apportée les réseaux sociaux. On ne lit plus un journal comme on le lisait avant. Aujourd’hui, pour avoir une chance d’être lu, un journal doit être « mis en scène » avec une multiplicité de « portes d’entrée » : titre, inter-titres, photos, légendes, exergues, encadrés …. La presse écrite s’est adaptée. Internet vient en complément au journal papier, en proposant des contenus complémentaires (photos, vidéos) mais surtout des « liens » vers d’autres sites. Exemple : http://www.orleans.catholique.fr/journal
Avant de chercher à maîtriser un nouvel outil de communication, nous devons nous laisser transformer de l’intérieur par cette nouvelle façon d’être en relation. Si le Christ était né dans cette « génération Y », comment serait-il entré en relation avec ses contemporains ? …