Mix-Média : orchestrer les lignes éditoriales des médias selon les publics

pixabay multimediaPour entrer en dialogue avec les différents publics, un service de communication dispose de plusieurs médias.
Reste à articuler la ligne éditoriale assignée à chacun d’eux pour atteindre les objectifs, en jouant des complémentarités et des spécificités.

 

 

 

 

Un point clé de la stratégie en mix-média sera de procéder au discernement des différentes lignes éditoriales propre à chaque espace de dialogue (média) en fonction des segments de population (publics) avec lesquels on souhaite entrer en dialogue. « Que veut-on partager avec qui et par quels moyens ? » Répondre à cette première question constitue la base du plan de communication. Ensuite, reste à voir comment orchestrer les diverses lignes éditoriales.

Remarques préalables

Chaque média ou espace de dialogue, répond à un mode de communication, à une fréquence de parution, une vitesse de publication (de l’instantanée à l’exceptionnel), un mode de consommation, une adaptation à la mobilité ou pas. Bref… il faut bien tenir compte de ces différents paramètres, sachant que le mix-média ne consiste pas nécessairement à faire de la redondance (bien que cela ne soit pas proscrit – il faut souvent répéter pour que l’information soit retenue) mais plutôt penser
complémentarité, liens, renvois.

Partons d’un exemple : la participation à Rio d’une délégation de jeunes pour les JMJ.

En amont de l’événement, on aura pu présenter le projet, faire connaissance des acteurs en utilisant différents médias : un article dans le bulletin diocésain, une interview à la radio. Pendant l’événement, on pourra suivre sur les réseaux sociaux les activités de la délégation de jeunes, avec quelques textes, photos et clips vidéos. En complément, on pourra faire des liens sur le site internet vers d’autres sites qui couvrent l’événement de manière globale.

Après l’événement, au retour, on pourra retrouver les jeunes dans une nouvelle émission de radio, leur demander un article pour la revue diocésaine et les journaux paroissiaux. Cet exemple nous montre que la temporalité joue sur le traitement de l’information. Aussi, selon les cercles de personnes à informer, on pourra les rejoindre ou non. En effet, tout le monde n’est pas en veille sur les réseaux sociaux. A contrario, il est difficile de faire passer un témoignage long sur une page Facebook ou un compte twitter. C’est là que l’orchestration entre « message », « cercles » et « espace de dialogue » est stratégique.

Des lignes éditoriales diversifiées pour rejoindre des cercles différents selon une temporalité différente

Pour chaque média, il convient donc de déterminer quel(s) cercle(s) de personnes il veut rejoindre. On déterminera ensuite sous quelle forme on diffusera de l’information, avec quel type de vocabulaire, selon quelle possibilité de dialogue et d’interaction.

En reprenant notre exemple : on peut décider que les articles de presse sont destinés aux catholiques abonnés à la revue diocésaine ou au bulletin paroissial, donc à des personnes qui sont engagés en Église. On pourra aller plus loin dans l’analyse en jouant si possible sur la proximité des personnes qui témoignent.

Les informations diffusées sur les réseaux sociaux sont plutôt destinés aux publics plus jeunes, mais aussi plus large (donc en évitant le jargon, et plus sur le mode du témoignage), avec des textes courts, des images signifiantes. Avec possibilité d’interaction, donc commentaires et réponses.
Enfin, les émissions de radio sont destinés à un large public, majoritairement non chrétien, d’où une approche pédagogique plus forte et un langage accessible à tous. A chaque média sont rythme de parution. Donc le traitement de l’info sera immédiat sur les réseaux sociaux, à heure prévue sur la radio diocésaine, avec un léger décalage sur la page du site diocésain et avec un délai plus long selon le planning de parution pour la presse paroissiale et diocésaine. Il faudra donc penser que dans la ligne éditoriale de chaque média, on ne reprend pas de la même manière l’actualité. Du plus factuel dans la publication instantanée au plus analytique et complet dans la publication a posteriori.

Marc Taillebois
marc.taillebois@poitiers-catholique.fr
18 octobre 2013